Bonjour a tous Svp aidez moi a interpréter le poème le point noir de Nerval merci
Question
Svp aidez moi a interpréter le poème "le point noir" de Nerval
merci
1 Réponse
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1. Réponse minouchabenyou
Réponse :
Explications :
Ce poème suscite tant d'interprétations très diverses selon le sens qu'on donne à la "Gloire" et au "Soleil" du dernier vers, qu'il finit par me plonger dans la perplexité ...
- on peut y voir l'évocation de la passion (non partagée) que Nerval aurait vouée à l'actrice Jenny Colon, laquelle l'aurait rejeté sans trop prendre de gants (il n'est pas du tout certain que cela corresponde à la réalité des choses, mais ici, au fond, peu importe), avant d'épouser le flûtiste de la troupe de l'Opéra-Comique, et d'avoir enfin le mauvais goût de mourir quelques années après (ce qui expliquerait les notes morbides du poème). On pourrait interpréter le Soleil comme l'image de la femme vivante, et la Gloire comme la Femme idéale, que la mort rend à la fois éternelle et inaccessible, et qui empêche le poète de retrouver le bonheur auprès d'une compagne de chair et de sang ...
- dans un registre très différent, on peut prendre "gloire" au sens de "célébrité, succès", et voir dans ce texte l'expression de l'amertume d'un poète, dont les ambitions de jeunesse ne se seraient pas concrétisées. Mais en ce cas, le fait que le poète ait fixé un instant les yeux sur la gloire, évoquerait un bref moment de célébrité précoce, un succès de jeunesse qui n'a jamais été confirmé ... Or j'ai beau chercher, mis à part une excellente traduction du "Faust" de Goethe, qui lui aurait valu une lettre élogieuse de l'auteur, il semblerait (?) que Nerval n'ait connu un réel succès que sur le tard. Par ailleurs, dans cette hypothèse, on a du mal à interpréter la dernière strophe (qu'est ce que le Soleil ?)
- on peut voir enfin dans cette oeuvre une réflexion sur le statut du poète : la création peut lui donner parfois un accès fugitif au divin ("gloire" serait alors pris dans son sens "religieux", celui d'un témoignage de la puissance divine), une sorte d'avant-goût du surhumain, de l'immortalité; mais il reste douloureusement prisonnier de ses limites physiques et intellectuelles, qui le tourmentent sans cesse (on pense aux troubles mentaux dont a souffert Nerval dans la dernière partie de sa vie) et de sa finitude (le point noir pourrait être la conscience de la mort, qui prend de plus en plus d'importance : le petit point devient une tache envahissante...) au fur et à mesure que la vie s'écoule. On pourrait voir l'aigle de la dernière strophe, comme l'image du poète accompli, qui sait transfigurer cette "tension" douloureuse et en tirer parti pour son oeuvre créatrice.. Le renoncement au bonheur est-il un devoir pour le poète, appelé à d'autres missions "plus élevées"?
Je vous fais grâce de deux autres pistes encore plus aventureuses !
Mais quand on a dit tout cela... on n'a pas dit grand'chose ! Bien sûr on peut toujours se dérober devant l'obstacle en prétendant que l'important est de ressentir un poème, pas de l'interpréter...Sans doute, mais en ce cas, à quoi sert de commenter (ce que des dizaines de générations ont fait depuis des siècles) , à quoi sert la critique littéraire ? Car enfin, si les idées des autres m'intéressent, leur ressenti ne m'est-il pas étranger ? ...